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Philosophe-historien
Nom d’utilisateur:
Foucault
Localisation:
Poitiers (France)
Dates:
1926-1984
Sexe:
Homme
Galerie:
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Ma maison natale.

Oeuvres:

Maladie mentale et personnalité Image

Maladie mentale et psychologie Image

Folie et Déraison Image

Histoire de la folie à l'âge Classique Image

Naissance de la clinique Image

Raymond Roussel Image

Les Mots et les Choses Image

La Pensée du dehors Image

L'Archéologie du savoir Image

Sept propos sur le septième ange Image

L'Ordre du discours Image

Ceci n'est pas une pipe Image

Surveiller et punir Image

Histoire de la sexualitéImage

Dits et ÉcritsImage

cours au Collège de FranceImage

Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère Image

Herculine Barbin dite Alexina B.Image

Les Machines à guérirImage

Le Désordre des famillesImage

Biographie:
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1951-1955, Enseignement de la psychologie à l'École normale supérieur (à la demande de Louis Althusser)

A propos de ma vie :
Didier Eribon, Michel Foucault, 1926-1984, Paris, Flammarion, 1989
Citations:
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" L’homme, pendant des millénaires, est resté ce qu’il était pour Aristote : un animal vivant et de plus capable d’une existence politique ; l’homme oderne est un animal dans la politique duquel sa vie d’être vivant est en question."

" La tyrannie douce au nom de la santé..."
La volonté de savoir, in Vol. 1 de l'histoire de la sexualité

“La philosophie antique nous apprenait à accepter notre mort. La philosophie moderne, la mort des autres.”

" Il est laid d'être punissable, mais peu glorieux de punir."

" Les gouvernements vont reprendre le pouvoir absolu au nom de la santé..."
La volonté de savoir, in Vol. 1 de l'histoire de la sexualité

" On dira que Hölderlin, que Hegel, que Feuerbach et Marx avaient ous déjà cette certitude qu'en eux une pensée et peut-être une culture s'achevaient, et que du fond d'une distance qui n'était peut-être pas invincible, une autre s'approchait - dans la réserve de l'aube, dans l'éclat du midi, ou dans la dissention du jour qui s'achève..." p. 395
(Les mots et les choses - Les sciences humaines)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" D'après la législation de 1791, les récidivistes étaient passibles dans presue tous les cas d'un doublement de peine ; selon la loi de Floréal an X, ils devaient être marqués de la lettre R ; et le Code pénal de 1810 leur infligeait soit le maximum de la peine, soit la peine immédiatement supérieure. Or, à travers la récidive, ce qu'on vise ce n'est pas l'auteur d'un acte défini par la loi, c'est le sujet délinquant, c'est une certaine volonté qui manifeste son caractère intrinsèquement criminel.
Peu à peu, à mesure que la criminalité devient, à la place du crime, l'objet de l'intervention pénale, l'opposition entre primaire et récidivste tendra à devenir plus importante..." p. 119
(Surveiller et punir - La punition généralisée)
gallimard - Tel 1975) ISBN 978-2-07-072968-5

" Il est notoire, jusqu'à la fin du XIIIème siècle, que les fous peuvent supporter indéfiniment les misères de l'existence. Il est inutile de les protéger ; on n'a ni à les couvrir, ni à les chauffer..." 93 Ch. III
Histoire de la folie - Les insensés
éditions 10/18 1974

" Il faut donc réévaluer les significations qu'on prête à l'oeuvre de Tuke : libération des aliénés, abolition des contraintes, constitution d'un milieu humain - ce ne sont là que des justifications. Les opérations réelles ont été différentes. En fait Tuke a crée un asile où il a substitué à la terreur libre de la folie, l'angoisse close de la responsabilité.." p. 254-255 Ch. VIII
Histoire de la folie - Naissance de l'asile
éditions 10/18 1974

" Et de quelle manière un mode spécifique d'assujettissement a pu donner naissance à l'homme comme objet de savoir pour un discours à statut "scientifique". Mais je n'ai pas la prétention d'être le premier à avoir travaillé dans cette direction..." p. 32
(Surveiller et punir - partie I ch. 1 Le corps des condamnés)
gallimard - Tel 1975) ISBN 978-2-07-072968-5

" Un jour, peut-être, le siècle sera deleuzien..."

" De toute façon, je ne saurais mesurer par des références ou des citations ce que ce livre doit à G. Deleuze et au travail qu'il fait avec F. Guattari. J'aurais dû également citer aussi à bien des pages le Psychanalysme de R. Castel et dire combien j'étais redevable à P. Nora..." p. 32 (Note 1)
(Surveiller et punir - partie I ch. 1 Le corps des condamnés)
gallimard - Tel 1975) ISBN 978-2-07-072968-5

" Qu’est-ce que c’est que le sujet de la vérité ?
C’est certain qu’on ne peut pas ne pas croiser Lacan dès lors qu’on pose ce genre-là de questions..."

" Le bras qui tient le pinceau est replié sur la gauche, dans la direction de la palette ; il est, pour un instant, immobile entre la toile et les couleurs. Cette main habile est suspendue au regard ; et le regard, en retour, repose sur le geste arrêté. Entre la fine pointe du pinceau et l'acier du regard, le spectacle va libérer son volume..." chapitre I p. 19
(Les mots et les choses - Les suivantes)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Le peintre est légèrement en retrait du tableau. Il jette un coup d'oeil sur le modèle ; peut-être s'agit-il d'ajouter une dernière touche, mais il se peut aussi que le premier trait encore n'ait pas été posé..." chapitre I p. 19
(Les mots et les choses - Les suivantes)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" De l'intérieur du langage éprouvé et parcouru comme langage, dans le jeu de ses possibilités tendues à leur point extrême, ce qui s'annonce, c'est que l'homme est "fini" et qu'en parvenant au sommet de toute parole possible ce n'est pas au cœur de lui-même qu'il arrive, mais au bord de ce qui le limite..." p. 394-395
(Les mots et les choses - Les sciences humaines)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Dans cette région où rôde la mort, où la pensée s'éteint, où la promesse de l'origine indéfiniment recule. Ce nouveau mode d'être de la littérature, il falait bien qu'il fût dévoilé dans des oeuvres comme celles d'Artaud ou de Roussel..." p. 395
(Les mots et les choses - Les sciences humaines)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Classer ne sera donc plus référer le visible à lui-même, en chargeant l'un de ses éléments de représenter les autres ; Ce sera, dans un mouvement qui fait pivoter l'analyse, rapporter le visible à l'invisible, comme à sa raison profonde, puis remonter de cette secrète architecture vers les signes manifestes qui en sont donnés à la surface des corps..." p. 242
(Les mots et les choses - Les limites de la représentation)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Il peut se faire que les caractères les plus importants soient les plus cachés ; déjà dans l'ordre végétal, on a pu constater que ce ne sont pas les fleurs et les fruits - parties les mieux visibles de la plante - qui sont les éléments significatifs, mais l'appareil embryonnaire et des organes comme les cotylédons." p. 241
(Les mots et les choses - Les limites de la représentation)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Ce phénomène est plus fréquent encore chez les animaux. Storr pensait qu'il fallait définir les grandes classes par les formes de la circulation ; et Lamarck, qui pourtant ne pratiquait pas lui-même la dissection, récuse pour les animaux inférieurs un principe de classement qui ne se fonderait que sur la forme visible." p.241
(Les mots et les choses - Les limites de la représentation)
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" La grande tâche à laquelle s'est voué Mallarmé, et jusqu'à la mort, c'est elle qui nous domine maintenant ; dans son balbutiement, elle enveloppe tous nos efforts d'aujourd'hui pour ramener à la contrainte d'une unité peut-être impossible l'être morcelé du langage." p. 316
(Les mots et les choses - L'homme et ses doubles )
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" L'entreprise de Mallarmé pour enfermer tout discours possible dans la fragile épaisseur du mot, dans cette mince et matérielle ligne noire tracée par l'encre sur le papier, répond au fond à la question que Nietzsche prescrivait à la philosophie. p. 316
(Les mots et les choses - L'homme et ses doubles )
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Le mot d'esprit est l'épigramme que l'on fait sur la mort d'un sentiment..."
Friedrich Nietzsche
Humain, trop humain II - Opinions et sentences mêlées §202

" La finitude avec sa vérité se donne dans le temps ; et du coup le temps est fini. La grande songerie d'un terme de l'histoire, c'est l'utopie des pensées causales, comme le rêve des origines, c'était l'utopie des pensées classificatrices. Cette disposition a été longtemps contraignante ; et à la fin du XIXe siècle, Nietzsche l'a fait une dernière fois scintiller en l'incendiant." p. 275
(Les mots et les choses - Travail, vie-langage )
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Il a repris la fin des temps pour en faire la mort de Dieu et l'errance du dernier homme ; il a repris la finitude anthropologique, mais pour faire jaillir le bond prodigieux du surhomme ; il a repris la grande chaîne continue de l'histoire, mais pour la courber dans l'infini du retour..." p.275
(Les mots et les choses - Travail, vie-langage )
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Quand on a à faire l'histoire d'un animal, inutile et impossible de choisir entre le métier de naturaliste et celui de compilateur : il faut recueillir dans une seule et même forme de savoir tout ce qui a été vu et entendu, tout ce qui a été raconté par la nature ou les hommes, par le langage du monde, des traditions ou des poètes..." p. 55
( Les mots et les choses - La prose du monde )
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" L'homme est une invention dont l'archéologie de notre pensée montre aisément la date récente. Et peut-être la fin prochaine..."

" Connaître une bête, ou une plante, ou une chose quelconque de la terre, c'est recueillir toute l'épaisse couche des signes qui ont pu être déposés en elles ou sur elles ; c'est retrouver aussi toutes les constellations de formes où ils prennent valeur de blason..." p. 55
( Les mots et les choses - La prose du monde )
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" L'homme, pendant des millénaires, est resté ce qu'il était pour Aristote : un animal vivant et de plus capable d'une existence politique ; l'homme moderne est un animal dans la politique duquel sa vie d'être vivant est en question. Cette transformation a eu des conséquences considérables. Inutile d'insister ici sur la rupture qui s'est alors produite dans le régime du discours scientifique et sur la manière dont la double problématique de la vie et de l'homme est venue traverser et redistribuer l'ordre de l'épistémè classique..." p. 188-189
( Histoire de la sexualité I - La volonté de savoir - Droit de mort et pouvoir sur la vie )
Tel Gallimard 1976 ISBN 2-07-074070-6

" C'est dans ce champs des rapports de force qu'il faut tenter d'analyser les mécanismes de pouvoir. Ainsi, on échappera à ce système Souverain-Loi qui a si longtemps fasciné la pensée politique. Et, s'il est vrai que Machiavel fut un des rares - et c'était là sans doute le scandale de son "cynisme" - à penser le pouvoir du Prince en termes de rapports de force, peut-être faut-il faire un pas de plus, se passer du personnage du Prince, et déchiffrer les mécanismes de pouvoir à partir d'une stratégie immanente aux rapports de force..." p. 128
( Histoire de la sexualité I - La volonté de savoir - le dispositif de sexualité )
Tel Gallimard 1976 ISBN 2-07-074070-6

" A partir de Cuvier, la fonction, définie sous la forme non perceptible de l'effet à atteindre, va servir de moyen terme constant et permettre de rapporter l'un à l'autre des ensembles d'éléments dépourvus de la moindre identité visible. Ce qui pour le regard classique n'était que pures et simples différences juxtaposées à des identités, doit maintenant s'ordonner et se penser à partir d'une homogénéité fonctionnelle qui le supporte en secret..." p. 277
Les mots et les choses - Travail, vie, langage
Gallimard "Tel" 1966 Dépôt légal : décembre 2004
numéro d'imprimeur : 044808/1 ISBN 2-07-029335-1

" Les formes de Goya naissent de rien : elles sont sans fond, en ce double sens qu'elles ne se détachent que sur la plus monotone des nuits, et que rien ne peut assigner leur origine, leur terme et leur nature. Les Disparates sont sans paysages, sans murs, sans décors - et c'est encore une différence avec les Caprices ; Il n'y a pas une étoile dans la nuit de ces grandes chauves souris humaines qu'on voit dans la Façon de voler..." p.294
Histoire de la folie - conclusion
éditions 10/18 1974

" Connaître une bête, ou une plante, ou une chose quelconque de la terre, c'est recueillir toute l'épaisse couche des signes qui ont pu être déposés en elles ou sur elles ; c'est retrouver aussi toutes les constellations de formes où ils prennent valeur de blason..."

" Aldrovandi n'était ni meilleur ni pire observateur que Bufffon ; il n'était pas plus crédule que lui, ni moins attaché à la fidélité du regard ou à la rationalité des choses. Simplement son regard n'était pas lié aux choses par le même système, ni la même disposition de l'épistémè. Aldrovandi, lui, contemplait méticuleusement une nature qui était, de fond en comble, écrite."

" Savoir consiste donc à rapporter du langage à du langage. A restituer la grande plaine uniforme des mots et des choses. A tout faire parler.
C'est-à-dire à faire naître au-dessus de toutes les marques le discours second du commentaire.
Le propre du savoir n'est ni de voir ni de démontrer, mais d'interpréter..."
( Les mots et les choses : livre II / la prose du monde - ch. IV / L'écriture des choses )

" La folie, c'est le déjà-là de la mort...p.28
Tout ce qu'il y avait de manifestation cosmique obscure dans la folie telle que la voyait Bosch est effacé chez Érasme ; la folie ne guette plus l'homme aux quatre coins du monde ; elle s'insinue en lui, ou plutôt elle est un rapport subtil que l'homme entretient avec lui-même. La personnification mythologique de la Folie n'est, chez Érasme, qu'un artifice littéraire. En fait il n'existe que des folies - des forme humaines de la folie : " je compte autant de statues qu'il y a d'hommes " ; qu'il suffise de jeter un coup d’œil sur les cités même les plus sages et les mieux gouvernées : " Tant de formes de folie y abondent, et chaque journée en fait naître tant de nouvelles que mille Démocrites ne suffiraient pas à s'en moquer".

" Il n'y a de folie qu'en chacun des hommes, parce que c'est l'homme qui la constitue dans son attachement qu'il se porte à lui-même, et par les illusion dont il s'entretient..." p.40
[ Histoire de la folie ] 10/18 1974

" On pourrait faire une histoire des limites – de ces gestes obscurs, nécessairement oubliés dès qu’accomplis, par lesquels une culture rejette quelque chose qui sera pour l’Extérieur ; et tout au long de son histoire, ce vide creusé, cet espace blanc par lequel elle s’isole la désigne tout autant que ses valeurs..."

" La protestation contre les supplices on la trouve partout dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : chez les philosophes et les théoriciens du droit : chez des juristes, des hommes de loi, des parlementaires ; dans les cahiers de doléances et chez les législateurs des assemblées. Il faut punir autrement : défaire cet affrontement physique du souverain avec le condamné ; dénouer ce corps à corps, qui se déroule entre la vengeance du prince et la colère contenue du peuple, par l'intermédiaire du supplicié et du bourreau. Très vite le supplice est devenu intolérable. Révoltant, si on regarde du côté du pouvoir, où il trahit la tyrannie, l'excès, la soif de revanche, et le cruel plaisir de punir. Honteux, quand on regarde du côté de la victime, qu'on réduit au désespoir et dont on voudrait encore qu'elle bénisse le ciel et ses juges dont elle paraît abandonnée. Dangereux de toute façon, par l'appui qu'y trouvent, l'une contre l'autre, la violence du roi et celle du peuple. Comme si le pouvoir souverain ne voyait pas, dans cette émulation d'atrocité, un défi qu'il lance lui-même et qui pourra bien être relevé un jour : accoutumé à voir ruisseler le sang, le peuple apprend vite qu'il ne peut se venger qu'avec du sang..." ( p. 87-88 )
(Surveiller et punir - partie II ch. 1 La punition généralisé)
gallimard - Tel 1975) ISBN 978-2-07-072968-5

" Je voudrais être un agitateur pour les réguliers,
et parvenir à ce qu'on laissât s'exprimer les irréguliers..."

" On doit échapper à l'alternative du dehors et du dedans : il faut être aux frontières. La critique, c'est l'analyse des limites et la réflexion sur elles..."
Dits et Ecrits

" Il faut faire l'histoire de cet autre tour de folie, - de cet autre tour par lequel les hommes, dans le geste de raison souveraine qui enferme leur voisin, communiquent et se reconnaissent à travers le langage sans merci de la non-folie ; retrouver le moment de cette conjuration, avant qu'elle n'ait été définitivement établie dans le règne de la vérité, avant qu'elle n'ait été ranimée par le lyrisme de la protestation.
Tâcher de rejoindre, dans l'histoire, ce degré zéro de l'histoire de la folie, où elle est expérience indifférenciée, expérience non encore partagée du partage lui-même. Décrire, dès l'origine de sa courbure, cet "autre tour", qui, de part et d'autre de son geste, laisse retomber, choses désormais extérieures, sourdes à tout échange, et comme mortes l'une à l'autre, la Raison et la folie...
Il va donc falloir parler de ce primitif débat sans supposer de victoire, ni de droit à la victoire ; parler de ces gestes ressassés dans l'histoire, en laissant en suspens tout ce qui peut faire figure d'achèvement, de repos dans la vérité ; parler de ce geste de coupure, de cette distance prise, de ce vide instauré entre la raison et ce qui n'est pas elle, sans jamais prendre appui sur la plénitude de ce qu'elle prétend être...
Alors, et alors seulement, pourra apparaître le domaine où l'homme de folie et l'homme de raison, se séparant, ne sont pas encore séparés, et dans un langage très originaire, très fruste, bien plus matinal que celui de la science, entament le dialogue de leur rupture, qui témoigne d'une façon fugitive qu'ils ne parlent pas encore..." ( p.7-8 )
"Le Logos grec n'avait pas de contraire..."( p. 9 )
[ Histoire de la folie - éditions 10/18 ] 1974

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Jamais la psychologie ne pourra dire sur la folie la vérité,
puisque c'est la folie qui détient la vérité de la psychologie...

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