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Psychiatre
Nom d’utilisateur:
Moreau
Localisation:
Paris (France)
Dates:
1804-1884
Sexe:
Homme
Oeuvres:
Citations:
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Topic : Loge de la folie

" L’esprit est sur la pente de l’exagération en toutes choses ; la plus légère impulsion manque rarement de l’entraîner. Ceux qui fout usage du hachisch, en Orient, lorsqu’ils veulent s’abandonner à l’ivresse de la fantasia, ont un soin extrême d’écarter d’eux tout ce qui pourrait tourner leur délire vers la mélancolie, exciter en eux autre chose que des sentiments doux et affectueux."

" Ils profitent de tous les moyens que les mœurs dissolues de l’Orient mettent à leur disposition. C’est au fond de leur harem, entourés de leurs femmes, sous le charme de la musique et des danses lascives exécutées par des aimées, qu’ils savourent l’enivrant dawamesc, et, la superstition aidant, en voilà assez pour qu’ils soient transportés au sein des merveilles sans nombre que le Prophète a rassemblées dans son paradis..."



" Le mangeur de hachisch est heureux, non pas à la manière du gourmand, de l’homme affamé qui satisfait son appétit, ou bien du voluptueux qui contente ses désirs, mais de celui qui apprend une nouvelle qui le comble de joie, de l’avare comptant ses trésors, du joueur que le sort favorise, de l’ambitieux que le succès enivre, etc.
Au reste, si nous avons fait les remarques qui précèdent, ce n’est pas dans le but de soulever une question psychologique. Nous racontons, tout simplement, et nous n’avons d’autre prétention que celle d’être l’historien fidèle et exact de nos sensations."

" En second lieu, c’est que nous avons vu dans les phénomènes que nous décrivions tout-à-l’heure, un tableau frappant de ce qui se passe si fréquemment au début de la folie : nous voulons parler de ces impressions de bonheur, de joie intime (je ne saurais employer d’expressions plus convenables que celles dont je me suis servi pour caractériser les effets du hachisch), dans lesquelles les malades puisent tant d’espoir, tant de confiance dans l’avenir, et qui ne sont, hélas ! que les symptômes précurseurs du plus violent délire..."

" L’étrange influence qu’exerce la musique sur les facultés mentales lorsqu’elles ont été préalablement modifiées par l’action du hachisch, appelle naturellement notre attention sur une question qui bien souvent, a préoccupé les médecins d’aliénés. À toutes les époques, on a essayé d’agir sur le moral des fous par la musique. On a échoué ; mais les insuccès n’ont jamais profité qu’à ceux qui avaient tenté les expériences."

" On a fait de nouvelles tentatives, toujours en se promettant monts et merveilles d’un moyen thérapeutique que l’on veut trouver bon quand même, et qui semble hors d’atteinte de toute espèce de déconsidération. Notre opinion sur ce sujet ressortira des quelques considérations dans lesquelles nous allons entrer : mais si nous devions l’exprimer dès à présent dans toute sa franchise et sa naïveté nous ne pourrions mieux faire que de répéter ces paroles d’un écrivain moderne : “La musique, comme moyen curatif, ne réussit guère qu’à l’Opéra-Comique. Là, on guérit la folie avec une romance, la fièvre avec un solo de flûte, le choléra morbus avec un air varié de trombone : c’est fort ingénieux. - Mais nous avons maudit souvent la harpe de David et l’hypochondrie de Saul, qui ont manifestement produit toutes ces billevesées.”

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Je voyais très nettement dans ma poitrine le haschisch que j'avais mangé sous la forme d'une émeraude d'où s'échappaient des millions de petites étincelles...



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