Ce sont des lieux. De toute manière tu ne caches pas que ces procédés
sont presque rudimentaires, malgré les subtilités de leurs combinaisons...


L'important est qu'ils ne contraignent pas la Figure à l'immobilité ; au contraire ils doivent rendre sensible une sorte de cheminement, d'exploration de la Figure dans le lieu, ou sur elle-même. C'est un champ opératoire. le rapport de la Figure avec
son lieu isolant définit un fait : le fait est..., ce qui a lieu...
Et la figure ainsi isolée devient une image, une icône...


Non seulement le tableau est une réalité isolée (un fait), non seulement le triptyque a trois panneaux isolés qu'on ne doit surtout pas réunir dans un même cadre, mais la Figure elle même est isolée dans le tableau, par le rond ou par le parallélépipède...

Pourquoi ? Tu le dis souvent : pour conjurer le caractère figuratif, illustratif, narratif, que la Figure aurait nécessairement si elle n'était pas isolée. La peinture n'a ni modèle à représenter, ni histoire à raconter. Dès lors elle a comme deux voies possibles pour échapper au figuratif : vers la forme pure, par abstraction ;
ou bien vers le pur figural, par extraction ou isolation...

" Le tableau et le peintre se séparent quand ils ne sont plus d’aucun secours l’un pour l’autre. Quand le tableau ne sait plus nourrir le peintre,
quand le peintre ne sait plus nourrir sa peinture..."
Christian Bobin (l’inespérée )